1870, les causes politiques du désastre
Léon de Montesquiou
La guerre désastreuse de 1870, qui provoquera l’écroulement du Second empire, la débâcle militaire et la perte des provinces de l’Est aurait-elle pu être évitée, ou au moins être mieux préparée ? C’est à cette question que Léon de Montesquiou veut répondre dans ce livre publié en 1914, quelques mois avant le déclenchement de la Première guerre mondiale, où d’ailleurs il tombera en héros le 25 septembre 1915.
Pour son enquête, il a exploré les archives, consulté les notes officielles, les mémoires des grands acteurs de 1870, les discussions parlementaires et les déclarations politiques de l’époque. Il en tire une conclusion sans appel : pour affronter les événements de 1870, la France n’était pas préparée militairement. Mais le constater a posteriori ne suffit pas : il faut savoir pourquoi elle ne l’était pas, connaître les causes politiques du désastre. Il répond : Napoléon III a multiplié les fautes politiques et géopolitiques, empêchant que la France, au moment de la guerre, puisse bénéficier d’alliés ; il a ignoré les avertissements des experts militaires qui dénonçaient l’impréparation des armées françaises ; il a laissé les pièges du parlementarisme prendre le dessus sur les intérêts supérieurs de la nation ; il s’est entouré de politiciens défaitistes et rêveurs, etc.
En plus de l’Empereur et de sa majorité, l’opposition tient aussi un rôle important dans la succession d’erreurs qui devait conduire la France vers la débâcle. Aveuglement politicien, idéologie qui plonge dans le déni, rêveries pacifistes en France pendant que la Prusse préparait son armée sous nos yeux, bavardages parlementaires sans fin et obstructions diverses, les responsabilités sont partagées et toutes accablantes.
Un livre fondamental pour comprendre comment un pays, à cause de la vacuité de ses élites, peut être plongé en quelques années dans des situations inextricables et lourdes de conséquences. En plus d’être historique, un tel ouvrage a également valeur d’enseignement et d’avertissement pour l’avenir.
163 pages, 11 euros.